vendredi 20 mars 2015

NCAC raté pour cette fois



URGENT

Droits rechargeables : faute de consensus interne, le Medef annule la séance de négociation du 18 mars

Le Medef décide d’annuler la séance de négociation sur les droits rechargeables initialement programmée mercredi 18 mars 2015. Le consensus qui semblait se dégager autour de la mise en place d’un droit d’option, financé notamment par le redéploiement de l’Arce, a finalement été rejeté par la direction de l’organisation patronale qui ne souhaite pas revoir à la baisse les conditions de cette aide à la reprise et à la création d’entreprise. 
Le Medef a annulé la réunion de négociation pour ajuster le dispositif des droits rechargeables, lundi 16 mars 2015 en fin d’après midi, soit moins de deux jours avant la séance de discussions paritaires. Finalement, le consensus envisagé - avec la mise en place d’un droit d’option entre le reliquat non épuisé et un nouveau droit issu d’une reprise d’emploi, financé notamment par un redéploiement de l’Arce - a été rejeté par la direction de l’organisation patronale.
VERS LA MISE EN PLACE D'UN DROIT D'OPTION
Initialement, les partenaires sociaux devaient se retrouver mercredi 18 mars 2015 pour valider ce probable scénario d’ajustement des droits rechargeables, se calant sur le droit d’option mis en œuvre pour les anciens alternants. Face aux remontées de terrain faisant état de difficultés pour de nombreux demandeurs d’emploi se voyant octroyer des reliquats de droits bien en deçà des droits acquis grâce à une reprise d’emploi, organisations syndicales et patronales, notamment les signataires de la convention d’assurance chômage de mai 2014, devaient ouvrir ce droit d’option permettant l’abandon du reliquat. Début janvier, le Premier ministre, Manuel Valls, a pressé les partenaires sociaux de revoir leur copie et de régler ces dysfonctionnements.
Assez empiriquement, un accord semblait se dessiner autour de la condition d’ouverture de ce droit d’option pour les demandeurs d’emploi qui voyaient un différentiel d’au moins 30 % entre l’allocation journalière liée au reliquat de droit et celle liée à une reprise d’emploi. Restaient à définir les conditions de durée du reliquat et de la reprise d’emploi. En fixant ces durées à quatre mois, le dispositif aurait pu concerner près de 75 000 demandeurs d’emploi, impliquant un surcoût maximal de plus de 160 millions d’euros, avant de s’équilibrer en régime de croisière à un peu moins de 40 millions. De fait, la montée en charge d’un tel droit d’option est caractérisée par un fort creusement du surcoût dans un premier temps à cause de l’amélioration de l’allocation journalière, avant ensuite de se réduire rapidement grâce à l’abandon du reliquat de droits.
REJET TARDIF DE LA PISTE DE FINANCEMENT
Pour financer ce droit d’option, au-delà de mesures notamment à l’encontre de demandeurs d’emploi seniors en fin de droits rejetées par l’ensemble des organisations syndicales, le patronat envisageait de redéployer l’Arce, comme cela a été fait en 2011 pour financer des aides prévues dans les ANI jeunes. Cette aide est versée par l’Unédic, sous forme de capital, aux demandeurs d’emploi lançant ou reprenant une entreprise. En théorie, ce capital représente la moitié des allocations restant dues à la date du début d’activité et les gestionnaires de l’Unédic auraient pu décider de réduire le taux de 50 % des allocations dues. Finalement, cette option envisagée a été rejetée par la direction du Medef, préférant ainsi annuler la séance de négociation de mercredi.