vendredi 31 janvier 2014

Déclaration du Bureau fédéral de janvier 2014

La méthode Coué n’aura pas suffi : L’année 2013 se termine sur un bilan très en retrait des espoirs gouvernementaux. Les écarts aux objectifs sont importants, sur la reprise attendue de la croissance, sur l’inversion de la courbe du chômage, sur la maîtrise des déficits publics. La situation s’est à nouveau dégradée, le « vivre ensemble » se délite, l’avenir est plombé pour un nombre croissant de salariés.
Le gouvernement semble avoir enfin pris la mesure de cette situation, et les contours de ce que sera la seconde partie du quinquennat se sont précisés : Mise à plat de la fiscalité des entreprises et des particuliers, maîtrise des dépenses publiques, réforme du financement de la Protection sociale. L’objectif affiché est de mettre en place, par une baisse des charges, un climat plus propice aux entreprises leur permettant, selon les situations, de se désendetter, d’investir, de renforcer leur compétitivité pour, à terme, recruter. Cela demandera une vigilance constante de la CFDT dans l’ensemble des secteurs concurrentiels pour s’assurer que les entreprises jouent bien le jeu et que les résultats sont quantifiables.
Dans nos secteurs, la situation est complexe. Nous sommes confrontés à la recherche permanente de gains de productivité, au nom de la réduction des déficits publics. Et nous le savons, l’étreinte de nos tutelles ne se desserrera pas. A ce titre, même si les efforts déployés par la CFDT en matière de sauvegarde de l’emploi doivent être poursuivis et amplifiés, il serait illusoire de mener une politique revendicative visant prioritairement à des embauches systématiques. Nous devons par contre argumenter sur le bon niveau d’emploi en inventoriant les missions confiées, les objectifs assignés, et en dénonçant les baisses de qualité du service rendu. Pour répondre au mieux aux préoccupations des salariés de nos secteurs, deux autres thèmes sont à investir : La qualité de vie au travail, et le pouvoir d’achat.
Le pouvoir d’achat : Actuellement, près de 6 millions de salariés - dont la quasi-totalité des secteurs de la fédération - voient leur pouvoir d’achat gelé au mieux, amputé parfois, par la seule volonté des Pouvoirs publics. Cette situation est néfaste pour l’économie, pénalisée par une consommation atone. Elle est de plus injustifiable au regard des importants gains de productivité réalisés dans nos secteurs. Nous devons relancer les négociations sur les salaires et les classifications, sur la formation et la généralisation de parcours professionnels. Il nous faut aussi agir sur le salaire différé, selon la réalité des secteurs, par la généralisation des complémentaires Santé, les aides aux transports, les politiques des CE…
La qualité de vie au travail est plus que malmenée du fait du rabotage à l’aveugle des moyens, de plus en plus déconnectés des charges de travail réelles. Les organisations du travail sont déshumanisées. Le sentiment de mal faire son travail, de ne pas assurer le minimum de service que peut attendre un usager, fait perdre beaucoup de son sens au travail. Alors que d’autres organisations syndicales négligent ces sujets, il revient à la CFDT de s’en emparer dans tous les secteurs, en négociant des accords de qualité de vie au travail et de responsabilité sociale des entreprises.  Il conviendra également pour nos équipes de s'assurer de la plue value de l'application de ces accords.
L’année syndicale 2014, malgré les difficultés, doit être une année utile pour les salariés !